lundi 14 novembre 2011

Rencontre avec un violeur


Interview de Sam du groupe Viol
(avec un problème de police qui fait que ce papier ne ressemble pas aux autres...aahhh la technologie !)

Après la petite présentation de la démo de Viol, il semblait de bon ton de faire plus ample connaisseur avec le groupe....

Quand et pourquoi avez-vous commencé à jouer ?
Salut moi c’est Sam le leader de Viol ! On a commencé début 2009 je crois, au début pour faire un groupe de thrash dans la veine des premiers Sodom, Kreator… On faisait des reprises, genre « Outbreak of evil », « Tormentor », une de Nihilist aussi si je me souviens bien, et des tentatives géniales genre Schizo (j’avais réussi à trouver qu’un seul riff de la chanson « Make her bleed slowly », donc ça donnait un truc assez fantastique). Ca a pas duré super longtemps cette période, on avait la fâcheuse tendance de beaucoup trop picoler aux répètes donc ça finissait par rendre n’importe quoi, en plus je me niquais la voix vu que j’essayais à tout prix de chanter comme Cronos, tu parles d’une affaire. Et puis au début, Victor ne savait pas jouer de batterie, donc il a fallu un certain temps avant que l’on arrive à vraiment jouer ensemble.

Une formation punk-rock à deux, ce n'est pas courant, est-ce par choix ou parce que vous ne réussissiez pas à trouver d'autres musiciens ?
Ben, le truc c’est qu’à la base, Victor et moi on est hardos, donc on avait pas spécialement de potes punk, même si j’ai toujours écouté des trucs du genre je pensais pas monter un groupe de punk au début. On a essayé de prendre un mec à la basse au tout début, mais pour être franc ça me cassait les couilles un mec qui donne son avis sur mes riffs tout le temps, enfin je voulais faire ce que je veux quoi. On a aussi eu un autre bassiste qui a fait une partie d’un concert avec nous, mais je me suis là aussi rendu compte que je préférais jouer juste avec Victor.


Dans le genre provo, votre nom est particulièrement bien trouvé. Mais après réflexion, vous auriez pu faire plus fort. Pourquoi ne pas avoir misé sur Gestapo Orgy, SS Viol ou Buchenwald Partouze ?
Je trouve que Viol tout seul ça sonne mieux, je sais pas. Quand on s’essayait au thrash, je voulais qu’on s’appelle WITCH SS, en hommage à DEATH SS, un pur groupe Italien. Une riche idée, vu la culture des métalleux de la région y aurait eu que trois clampins qui auraient capté ça. Finalement on a décidé de faire un truc chanté en français, donc il a fallu trouver un nom français, et Viol s’est imposé de lui-même, c’est terrible comme nom. 

Vous semblez entretenir des rapports conflictuels avec la gente féminine. Des histoires de coeur brisée se cachent-t-elles derrière des chansons comme Casse toi ou Viol ? Ne craignez-vous pas maintenant de faire fuir à tout jamais toutes les filles de la région ?
Victor a compris la leçon, il s’est exilé dans les alentours de Saumur et est entré chez les compagnons du devoir. Pour les textes, ben la plupart c’est moi qui les ai écrits, et on va dire qu’au début on était plus barré dans le délire déglingos vulgaire, mais au bout d’un moment ça lasse, hélas. Du coup j’ai réfléchi deux minutes et je me suis dit que ma bonne vieille vie de branleur était bien stylée, et que j’allais écrire des chansons d’amour. Et puis, les filles m’ont tout le temps fui de toute façon, alors que je fasse un truc comme ça ça changeait rien, je suis un philosophe incompris bordel de merde, je l’ai toujours pensé. 

En dehors de ces titres particuliers, comment définiriez-vous vos autres chansons ?
Bof bah je sais pas, les paroles on les comprend plus ou moins, des retours que j’ai eu. En gros c’est de la musique de mec de 18 ans quoi, les paroles je les écrivais en dix minutes en général, j’essayais de trouver des p’tites rimes et ça roule, en gros je parle d’amours ratées, y a une chanson que Victor a écrit sur sa sœur, une bourgeoise de gauche gerbante, sinon ça parle à peu près toujours de la même chose, de wam qui n’arrive à pas grand-chose.


La scène punk nantaise est très dynamique, quels rapports entretenez-vous avec les autres groupes de la ville ? 
Assez mal, sale affaire… Non ça roule, nous de toute façon on a joué que trois fois et c’était pas vraiment avec des groupes de punk haha. Y a l’album des Headliners qui vient de sortir par contre, c’est la champion’s league du punk français ! Nous on préférait la CFA de toute façon. Sinon y a pas mal de gars rageux et de hipsters ici, c’est fun ! 

Comment a été reçu reçu votre première démo ?
En fait on en avait sorti une première en mai 2010, une cassette avec une pochette terrible. Hélas le son était bien trop novateur pour le monde actuel, du coup tout le monde s’en est sacrément battu les couilles. Alors que j’ai réécouté y a quelques jours, et le concept du punk ultra lent avec une voix similaire à une crust bourrée qui tente de chanter le plus aigu possible est terrible ! Dans celle qui est sur l’internet y a trois morceaux qui étaient sur la cassette d’ailleurs, « Viol », « Toujours rien à foutre » et « Rupture ». En tout cas on peut pas dire que ça ait été une réussite commerciale TOTALE, mais presque ! Y a un mec qui m’a demandé si je pouvais lui la filer l’autre jour. D’ailleurs t‘as découvert comment toi ?

Chez mon disquaire préféré, tout simplement. Quels sont vos projets question concerts et productions ? Un disque ou une nouvelle démo en vue ?
Hélas pas de projet pour le moment puisqu’on est en stand-by à durée très indéterminé, je ne peux plus voir Victor que tous les trois mois donc on va dire que vu notre niveau c’est pas hyper évident de gérer un truc à distance (ça me rappelle une ex). On verra, on est très tranquillement en train de monter un autre groupe là, avec d’autres types.

Le mot de la fin ?
Y-a le cd de Viol au magasin Born Bad, à Paname ! Sinon, merci à toi, ça fait bien plaiz. Bisous aux amis de Nantes, et de toutes les villes roses de France. Un bon gros vieux big up à la Viol security, et aux ptites putes garageuses de Nantes qui m’ont mis des rateaux !

samedi 5 novembre 2011

IMG du Gallo plein les oreilles


Après Trouz an Noz (on en reparlera, en attendant, ruez-vous sur leur premier album !), voici un nouveau groupe "de la scène" à chanter en Gallo. Excellente initiative, on ne saura jamais trop le dire ! IMG est présenté sur le label qui les édite, les incontournables Mass Productions, comme du "ska-punk fest-noz entre Fishbone, Les Ramoneurs de Menhirs et Bob Marley !". Sur papier (pardon, sur écran) cela sonne bien, mais en réalité leur premier album Interdit de cracher Gallo tire beaucoup plus sur le ragga tendance bal musette saupoudré de ska que sur les tendances fusionnelles des premiers ou les riffs de guitares bruyants des seconds. Ce qui n'est pas un crime, loin s'en faut, mais qui ne manquera pas de surprendre l'habitué des productions Mass Prod. Par contre, on ne peut qu'être d'accord avec l'aspect festif qui ressort des 12 titres, qui tournent autour de la situation politique et sociale en Bretagne (le titre qui ouvre l'album est clair : Bertayen libr - Bretagne libre pour ceux qui n'auraient pas compris), à la beur-r (La Beu-R - evel just !), à la lutte anti-OGM (Faucheurs volontaires) et ces gast de touristes qui nous saoulent chaque été (Les touristes). Se basant pour leurs différentes compositions sur des airs traditionnels modernisés et arrangés pour l'occasion, le groupe livre aussi une reprise tout à fait méconnaissable du classique Dans les prisons de Nantes. Ce qui ressort le plus fortement de tout ça, c'est que le Gallo sied délicieusement aux chants ragga de "MC Gur" Molac. De quoi, on l'espère, donner des idées à d'autres...
Tout ça pour dire que c'est du bon travail et que si vous en avez marre d'animer vos soirées cacahuètes-jus d'orange avec Wham, ruez-vous sur cet album, vous vous ferez de nouveaux amis. Et vous soutiendrez en plus une initiative sacrément originale. C'est ça le double effet Gallo !