lundi 5 décembre 2011

Les Red Butters, contre la France

Un combo bien jeune de punk, aussi vite disparu qu'il n'était apparu, qui aura tout de même eu le mérite de sortir une démo sur laquelle figure un morceau au titre pour le moins sympathique : "J'emmerde la France". Bon, à l'écoute on ne prétendra pas comprendre ce que le groupe raconte (c'est difficilement audible), mais le refrain correspond en tout cas bien au titre !
Le défunt Georges L. Jouin avait été le premier à semer les graines avec son "o ya me 'lar deoc'h fuck 'vit re Vro-C'hall" (sur la chanson "N'on ket ganet 'ba Memphis"), nulle doute qu'il aurait été bien content de voir les générations suivantes prendre la relève...

jeudi 1 décembre 2011

Trouz an Noz, du boucan la nuit pour réveiller les consciences (bretonnes)

Avec un seul album sous les bras (et une démo 8 titres sortie en 2008, Tan), Trouz an Noz est rapidement en train de s'imposer comme une figure incontournable de la scène punk bretonne. Le groupe ne sort pas tout à fait de nulle part, vu que l'on retrouve Nico (ex-Melmor, ex-Nevrotic Explosion) à la guitare. Un gratteux connu pour ses positions radicales qui trouve l'occasion dans ce nouveau combo de parler révolte, lutte sociale et, bien évidemment, Bretagne.
L'aventure du groupe commence, à la manière des Bérus, à deux, Nico s'adjoignant l'aide de Mathieu (chant) pour former le groupe. La comparaison béruriére est doublement pertinente, vu que nos deux lascars misent sur la boite à rythme pour fournir les boum boum nécessaires pour maintenire la cadence. Rapidement, le duo va s’agrandir pour prendre sous ses ailes Jé (DJ - on comprend lorsqu'on les voit en concert) ainsi que Rivanon et Annaig pour faire les backups. Pas de bass, pas de batterie donc, mais cela n'empêche par Trouz an Noz de délivrer un punk électriques qui n'a rien de minimaliste. Et qui, surtout, dépote sacrément question texte et pêche. Utilisant tout aussi bien le Français, que le Breton ou le Gallo, le groupe affirme clairement sa démarche vis à vis de la défense des langues minorisées (on parle bien évidemment du Breton et du Gallo - mais bon, tout le monde l'aura compris j'espère !). Les paroles vont tout aussi bien des enfants soldats du Soudan (Bugel ar Gwad), la police (leur "hit" Polis Peplec'h, déjà présent sur la compile Rock e Breizh de Mass Prod), la religion (Dieud Dizoue) ou encore la lutte en Guadeloupe (LKP), rappelant à juste titre que "Guadeloupe/ Breizh memes stourm eo".
Si leur premier album, Chome Taï !, sorti en 2010, débouche sacrément les orifices de vos enceintes, le groupe prend encore plus de sens lorsqu'on le voit live. Les cinq compères (et non, on ne dira pas "et commères" histoire de faire dans la parité) se donnent à fond sur scène et fournissent un "show" construit aussi autour d'images, photos et films qui défilent en même temps que les chansons. De là à dire que Trouz and Noz est le Pink Floyd du punk...
N'hésitez pas à aller visiter le site du groupe ici pour en savoir plus et vous tenir au courant de leurs prochains concerts et, si ce n'est pas encore fait, ruez vous sur leur album, distribué par Coop Breizh et coproduit entre Folklore de la Zone Mondiale (on revient de nouveaux aux Bérus), General Strike, Lorspider Production (en fait, une émanation du FZM) et Trouz an Noz Pladennou.
On vous laisse sur le premier clip du groupe, Unan All.

lundi 14 novembre 2011

Rencontre avec un violeur


Interview de Sam du groupe Viol
(avec un problème de police qui fait que ce papier ne ressemble pas aux autres...aahhh la technologie !)

Après la petite présentation de la démo de Viol, il semblait de bon ton de faire plus ample connaisseur avec le groupe....

Quand et pourquoi avez-vous commencé à jouer ?
Salut moi c’est Sam le leader de Viol ! On a commencé début 2009 je crois, au début pour faire un groupe de thrash dans la veine des premiers Sodom, Kreator… On faisait des reprises, genre « Outbreak of evil », « Tormentor », une de Nihilist aussi si je me souviens bien, et des tentatives géniales genre Schizo (j’avais réussi à trouver qu’un seul riff de la chanson « Make her bleed slowly », donc ça donnait un truc assez fantastique). Ca a pas duré super longtemps cette période, on avait la fâcheuse tendance de beaucoup trop picoler aux répètes donc ça finissait par rendre n’importe quoi, en plus je me niquais la voix vu que j’essayais à tout prix de chanter comme Cronos, tu parles d’une affaire. Et puis au début, Victor ne savait pas jouer de batterie, donc il a fallu un certain temps avant que l’on arrive à vraiment jouer ensemble.

Une formation punk-rock à deux, ce n'est pas courant, est-ce par choix ou parce que vous ne réussissiez pas à trouver d'autres musiciens ?
Ben, le truc c’est qu’à la base, Victor et moi on est hardos, donc on avait pas spécialement de potes punk, même si j’ai toujours écouté des trucs du genre je pensais pas monter un groupe de punk au début. On a essayé de prendre un mec à la basse au tout début, mais pour être franc ça me cassait les couilles un mec qui donne son avis sur mes riffs tout le temps, enfin je voulais faire ce que je veux quoi. On a aussi eu un autre bassiste qui a fait une partie d’un concert avec nous, mais je me suis là aussi rendu compte que je préférais jouer juste avec Victor.


Dans le genre provo, votre nom est particulièrement bien trouvé. Mais après réflexion, vous auriez pu faire plus fort. Pourquoi ne pas avoir misé sur Gestapo Orgy, SS Viol ou Buchenwald Partouze ?
Je trouve que Viol tout seul ça sonne mieux, je sais pas. Quand on s’essayait au thrash, je voulais qu’on s’appelle WITCH SS, en hommage à DEATH SS, un pur groupe Italien. Une riche idée, vu la culture des métalleux de la région y aurait eu que trois clampins qui auraient capté ça. Finalement on a décidé de faire un truc chanté en français, donc il a fallu trouver un nom français, et Viol s’est imposé de lui-même, c’est terrible comme nom. 

Vous semblez entretenir des rapports conflictuels avec la gente féminine. Des histoires de coeur brisée se cachent-t-elles derrière des chansons comme Casse toi ou Viol ? Ne craignez-vous pas maintenant de faire fuir à tout jamais toutes les filles de la région ?
Victor a compris la leçon, il s’est exilé dans les alentours de Saumur et est entré chez les compagnons du devoir. Pour les textes, ben la plupart c’est moi qui les ai écrits, et on va dire qu’au début on était plus barré dans le délire déglingos vulgaire, mais au bout d’un moment ça lasse, hélas. Du coup j’ai réfléchi deux minutes et je me suis dit que ma bonne vieille vie de branleur était bien stylée, et que j’allais écrire des chansons d’amour. Et puis, les filles m’ont tout le temps fui de toute façon, alors que je fasse un truc comme ça ça changeait rien, je suis un philosophe incompris bordel de merde, je l’ai toujours pensé. 

En dehors de ces titres particuliers, comment définiriez-vous vos autres chansons ?
Bof bah je sais pas, les paroles on les comprend plus ou moins, des retours que j’ai eu. En gros c’est de la musique de mec de 18 ans quoi, les paroles je les écrivais en dix minutes en général, j’essayais de trouver des p’tites rimes et ça roule, en gros je parle d’amours ratées, y a une chanson que Victor a écrit sur sa sœur, une bourgeoise de gauche gerbante, sinon ça parle à peu près toujours de la même chose, de wam qui n’arrive à pas grand-chose.


La scène punk nantaise est très dynamique, quels rapports entretenez-vous avec les autres groupes de la ville ? 
Assez mal, sale affaire… Non ça roule, nous de toute façon on a joué que trois fois et c’était pas vraiment avec des groupes de punk haha. Y a l’album des Headliners qui vient de sortir par contre, c’est la champion’s league du punk français ! Nous on préférait la CFA de toute façon. Sinon y a pas mal de gars rageux et de hipsters ici, c’est fun ! 

Comment a été reçu reçu votre première démo ?
En fait on en avait sorti une première en mai 2010, une cassette avec une pochette terrible. Hélas le son était bien trop novateur pour le monde actuel, du coup tout le monde s’en est sacrément battu les couilles. Alors que j’ai réécouté y a quelques jours, et le concept du punk ultra lent avec une voix similaire à une crust bourrée qui tente de chanter le plus aigu possible est terrible ! Dans celle qui est sur l’internet y a trois morceaux qui étaient sur la cassette d’ailleurs, « Viol », « Toujours rien à foutre » et « Rupture ». En tout cas on peut pas dire que ça ait été une réussite commerciale TOTALE, mais presque ! Y a un mec qui m’a demandé si je pouvais lui la filer l’autre jour. D’ailleurs t‘as découvert comment toi ?

Chez mon disquaire préféré, tout simplement. Quels sont vos projets question concerts et productions ? Un disque ou une nouvelle démo en vue ?
Hélas pas de projet pour le moment puisqu’on est en stand-by à durée très indéterminé, je ne peux plus voir Victor que tous les trois mois donc on va dire que vu notre niveau c’est pas hyper évident de gérer un truc à distance (ça me rappelle une ex). On verra, on est très tranquillement en train de monter un autre groupe là, avec d’autres types.

Le mot de la fin ?
Y-a le cd de Viol au magasin Born Bad, à Paname ! Sinon, merci à toi, ça fait bien plaiz. Bisous aux amis de Nantes, et de toutes les villes roses de France. Un bon gros vieux big up à la Viol security, et aux ptites putes garageuses de Nantes qui m’ont mis des rateaux !

samedi 5 novembre 2011

IMG du Gallo plein les oreilles


Après Trouz an Noz (on en reparlera, en attendant, ruez-vous sur leur premier album !), voici un nouveau groupe "de la scène" à chanter en Gallo. Excellente initiative, on ne saura jamais trop le dire ! IMG est présenté sur le label qui les édite, les incontournables Mass Productions, comme du "ska-punk fest-noz entre Fishbone, Les Ramoneurs de Menhirs et Bob Marley !". Sur papier (pardon, sur écran) cela sonne bien, mais en réalité leur premier album Interdit de cracher Gallo tire beaucoup plus sur le ragga tendance bal musette saupoudré de ska que sur les tendances fusionnelles des premiers ou les riffs de guitares bruyants des seconds. Ce qui n'est pas un crime, loin s'en faut, mais qui ne manquera pas de surprendre l'habitué des productions Mass Prod. Par contre, on ne peut qu'être d'accord avec l'aspect festif qui ressort des 12 titres, qui tournent autour de la situation politique et sociale en Bretagne (le titre qui ouvre l'album est clair : Bertayen libr - Bretagne libre pour ceux qui n'auraient pas compris), à la beur-r (La Beu-R - evel just !), à la lutte anti-OGM (Faucheurs volontaires) et ces gast de touristes qui nous saoulent chaque été (Les touristes). Se basant pour leurs différentes compositions sur des airs traditionnels modernisés et arrangés pour l'occasion, le groupe livre aussi une reprise tout à fait méconnaissable du classique Dans les prisons de Nantes. Ce qui ressort le plus fortement de tout ça, c'est que le Gallo sied délicieusement aux chants ragga de "MC Gur" Molac. De quoi, on l'espère, donner des idées à d'autres...
Tout ça pour dire que c'est du bon travail et que si vous en avez marre d'animer vos soirées cacahuètes-jus d'orange avec Wham, ruez-vous sur cet album, vous vous ferez de nouveaux amis. Et vous soutiendrez en plus une initiative sacrément originale. C'est ça le double effet Gallo !

dimanche 30 octobre 2011

Skamembert, le ska qui pue !

 
Skamembert, le ska qui pue ! Ce n'est pas moi qui le dit, mais le groupe lui même. Originaire de la région de Landerneau-Daoulas, Skamembert existe de 2000 à 2004 et donne dans un ska moderne qui n'hésite pas à dévier vers le punk et la oi. Formé d'une équipe de 11 musicos, le groupe jouera une cinquantaine de concerts avec leurs collègues skateux de Les Zébres, mais aussi des combos comme Jeune Seigneur ou Sprayback (dans lequel officient d'ailleurs trois membres de Skamembert - Jack le gratteux, Yann le chanteur et tromboniste et Elo le sax ténor). Hélas, le groupe n'a laissé aucune trace derrière lui, même pas une petite démo... Dommage, car le groupe avait un bon son et une sacré pèche ! On vous invite tout de même à aller sur cette page tenue par l'ancien guitariste du groupe et de vous rendre tout en bas, pour écouter plusieurs titres bien punchy et fétards.
Pour plus d'infos, vous pouvez aussi visiter le défunt site du groupe, hélas passablement vérolé par la pub.

(photo extraite du site du groupe)

samedi 29 octobre 2011

Viol, grosse provo de Nantes


Quand on se nomme Viol, il vaut mieux assurer son trip. Ou avoir un sens certain de la provocation et du second degrés. Ce qui, chez les punks et les skins, n'est pas toujours très évident. Il suffit de voir tous ceux qui prennent au premier degrés Viande Rouge, s'énervent contre un gars comme Elvis Hitler ou cherchent à faire des procès d'intention au moindre groupe dont les paroles ne rentrent pas parfaitement dans les cases établies par la police politique punk. Bref. Les Nantais de Viol donnent dans un punk-oïsant où se cachent aussi certaines sonorités nous rappelant différents groupes du "punk à la française". Retour de Flamme est leur première démo, sortie il y a peu (entre juin et maintenant). Ce ne sont pas moins de 12 titres que le duo (formé de Victor et Samiche, que vous pouvez admirer sur la couverture du CD) nous sert. Le tout n'est pas très fignolé, mais après tout, si on recherche un son frais, neuf et vibrant on ne traîne pas ses guêtres du coté du punk. Les lascars semblent en tout cas avoir eu pas mal de problèmes de coeur si l'on doit en juger par le nombre de chansons faisant références de manière violente aux femmes : Casse toi, Rupture et, bien évidemment, le titre phare de cette démo, Viol. Allez, on vous livre ce grand moment de bonheur :

Petite bourge endimanchée,
Tu contournes les rues mal famées.
Préparée pour ton blaireau de copain,
Prépare-toi à encaisser mon gourdin!

Dans la rue tu m'as provoqué ;
Petite pute à souliers!
Tu pensais te faire sauter par ton mec,
Mais dans une poubelle je vais te prendre à sec!

Viens, connasse !
Ici, dans ta face !
Ouvre-toi, putain !
Le viol, mon instinct !

Comme c'est bon de te violer,
Toi qui ne m'étais pas destinée.
Tu chiales, affalée dans mon sperme!
C'est ta faute, alors tu la fermes!

Ah, que c'est beau la poésie ! Sûr que Rimbaud n'aurait pas renier un tel morceau plein de charme, de finesse et de lyrisme... Évidemment, c'est con, c'est gras, c'est beauf, mais c'est bien aussi que, de temps en temps, le punk rock sorte du politiquement correct qui pollue parfois un peu trop la scène. Certains se souviennent-ils de 1977 ?
Est-ce que le groupe cautionne le viol ? Sérieusement, vous vous posez la question ?! On est ici dans la provo, le défouloir débile et il ne faut pas chercher à y voir plus loin. L'analyse de texte punk, on laisse ça aux profs de fac et aux étudiants. Pour le reste, c'est certain que le groupe ne va pas s'attirer des foules d'amis avec un nom comme ça... et que je risque moi aussi au passage de me faire vilipender par certains.
En tout cas, vous pouvez écouter ce morceau phare du punk du 21ème siècle ainsi que 5 autres en allant sur le site du groupe.
Bon, sur ce, je retourne écouter Sonia de Komintern Sect.

mardi 25 octobre 2011

Jeune Seigneur, punk-rock-oi engagé de Brest


Comme les Jeune Seigneur (au singulier siouplait, comme la chanson de LSD) disent le plus grand bien de Viande Rouge ("Certainement le meilleur groupe du monde. Ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur" - in Barricata n°18), il semblait on ne peut plus logique de parler d'eux après le post dythyrambique sur les amateurs de bidoches saignante que l'on a livré précédemment.


Le groupe existe de 2005 à début 2010, sort une démo 7 titres, Tonnerre de Brest (bien trouvé comme nom !) et apparaît sur la compile Appel aux Luttes. A l'origine, Jeune Seigneur se monte entre des membres de Ultime Atome (Fanch, Erwan et Gwen) et Carton Rouge (Tristan et Jojo) - deux combos n'ayant, à priori, rien laisser derrière eux comme trace sonore (ne pas confondre le premier avec un groupe homonyme de Paris). Militants bretons et internationalistes (on retrouve des membres tout aussi bien à la CBIL qu'à la CNT) élevés à la punk et la oi, les musicos du groupe donnent naturellement dans une musique au gros son, rentre dedans mais qui n'a pas oublié pour autant un sens certain de la mélodie et du rythme. Coté paroles, on évite les chants révolutionnaires souvent caricaturaux du genre pour des textes plus construits, voir intimistes. Zyeuter plutôt Ma ville :

Grise, sale et tourmentée
Amours perdues et vies ratées
S’entrecroisent les destins
De crève-la-faim, de bons à rien
Vent, pluie énervée
Déprime latente qui hante les quais
Tise et taz entre nazes
Médiocrité la tête dans le gaz
hurle cris, déchirés
Rires gras des hommes mutilés
Vies d’excès exécrables
Gueules cassées, cerveaux jetables
baffe, baise mélangée
Brouillard suant sur terre souillée
On sait tous qu’on y passera
Car elle est faite pour ça
Ma ville est mon bourreau
Je suis né dans un caveau
Brest city losers
Je te connais par cœur


Pas mal, einh ? Malgré un son très clean sur leur démo, le groupe ne réussira pas à sortir d'album "pro". Dommage, on ne peut qu'imaginer avec émotion ce qu'un split entre eux et Viande Rouge aurait donné...
Leur site internet est néanmoins (tout du moins à l'écriture de ces lignes) toujours actif et vous pourrez d'ailleurs y télécharger leur démo.

lundi 24 octobre 2011

Viande Rouge : les (mystérieux) redskins de Guerin


Vous pensiez que la Brigada Flores Magon était le summum du groupe red ? Que la branche la plus radicale du mouvement skin rouge se trouvait du coté de Paname ou de Marseille ? Que nenni ! Les plus durs des adeptes du goulag, les plus radicaux des reds rouge sang, ce n'est pas du coté de la capitale française (ou d'ailleurs pour l'occasion) qu'on les trouve, mais bien chez nous, dans la charmante ville de Brest... euh, pardon, de Guérin.

Viande Rouge est aux redskins ce que la triplex est aux futales qui tombent : une nécessité vitale. Cagoulés sur scène, les membres du combo ne sont pas là pour faire mumuse. Comme ils le disent (virilement) sur leur morceau phare Skinhead de Guerin : "On est les plus forts, c'est nous les meilleurs et on va gagner ohé, ohé, ohé !" / "Skinhead de Guerin, résistes pas, t'as pas les moyens". Face à une telle démonstration de force, le moindre opposant politique fait dans son froc et cherche à se cacher afin d'éviter la furieuse déferlante rouge... Tout ça vous parait un peu gros ? Non sérieusement ?! Et pourtant, certains sont persuadés que Viande Rouge représente bel et bien l'avant-garde de la oi révolutionnaire. Tendance Groucho Marx, alors. Viande Rouge est un groupe d'oi caustique (oui, oui, c'est un genre), dans la lignée des anglais de Hardskins, des américains de Stars and Stripes (que nombre continue de prendre au première degrés) et des bordelais de Redweiler. Le groupe pousse donc la caricature de la oi et des redskins à son maximum pour accoucher de morceaux aux paroles hilarantes et aux rythmes pour le moins pêchus et rentre dedans. Soutenu par deux chanteurs au jeu de scène dynamique et une section cuivre bien rodée (Les Zèbres ?), Viande Rouge est un vrai régal pour amateurs avertis (les passages ska-dub sont aussi particulièrement jouissifs par leur aspect caricatural). Créé comme un side-project par des membres de Jeune Seigneur, Viande Rouge a sorti une démo 5 titres incontournable et a même accouché d'un vidéo-clip (c'est beau la modernité).
Vous pourrez télécharger la première ici (merci à celui qui a effectué le rip) :
Et visionner la seconde ici :


"Police, police on t'encule !... Et la gendarmerie aussi !" Ah, comment ne pas être séduit par ses paroles saines et pleines de bon sens (extraites de L'enragé)...
Au passage, n'hésitez pas à aller visiter la ville de Viande Rouge, Gueringrad.

samedi 22 octobre 2011

Sarah : sXe indépendantiste

Sarah aura eu une durée de vie relativement courte (à la fin des années 90), mais cela ne l'empêche pas de tenir une place très particulière (et importante) dans la scène bretonne.



Originaire de Rennes, le groupe est influencé dans un premier temps par toute la scène hardcore américaine et en particulier la mouvance straight edge dont il se revendique. Mais Sarah ne se contente pas d'être un énième groupe sXe ne faisant que dire que la drogue c'est pas bien et le pinard non plus. Pour les membres du groupes, le straight edge est le début d'une réflexion politique plus globale et n'est en fait qu'un point parmi d'autres de leur engagement. Engagement politique et social qui passe en particulier par la défense de la langue bretonne et la défense de positions indépendantistes. L'un de leur tshirt proclame d'ailleurs : "Bretagne libre et sans alcool" ! Le groupe organisera même des concerts où aucun alcool n'est en vente au bar - il fallait le faire ! Sarah édite aussi un fanzine nommé An Eeunded, "Organe complètement officiel du groupe Sarah" où figurent tout aussi bien des articles sur la culture bretonne que des interviews d'autres groupes.

Le groupe sort deux démos (sauf erreur de ma part) et s'éloigne petit à petit de ce qui se fait dans le genre. Pour Sarah, la scène hardcore internationale est trop américanisée (c'est vrai) et ne cherche qu'à copier ce qui se fait chez l'Oncle Sam (c'est pas faux). Bref, pour les Rennais, il y a là un un problème de taille, surtout lorsque l'on milite pour les cultures minoritaires. Le groupe finit donc par sortir en 1999 un mini CD 4 titres, nommé Ez Eterninmens. Et là, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on n'est clairement plus dans l'ambiance youth crew à la ricaine ! Au croisement de l'expérimental et d'un hardcore à la Integrity (mais la touche expérimentale prédomine tout de même), les différents morceaux sont difficiles d'accès et loin de faire l'unanimité. En particulier dans une scène hardcore dont les seuls référents viennent de New York. Une nouvelle fois, le groupe affirme clairement ces positions en écrivant notamment que Sarah soutient exclusivement Emgann (parti indépendantiste breton - aujourd'hui défunt) et l'ARB (l'Armée Révolutionnaire Bretonne, auteur de tout plein de feux d'artifices aux quatre coins de la Bretagne et quelques uns en France aussi). Ce qui ne va pas tarder à attirer des problèmes pour le groupe, ou tout du moins pour l'un de ses membres en particulier. Suite à l'attentat de Quévert, où une serveuse de McDo trouve la mort, la police opère de sévères rafles dans tous les milieux bretons/bretonnants. Ce qui va de grand-pères/grand-mères ayant largement passé l'âge de faire mumuse avec des bombes à de jeunes parents en passant par à peu près tout ceux qui, de près ou de loin, s'intéressent à la question bretonne. C'est ainsi que Sarah tombe sous le radar des RG (qui connaissait en fait sûrement le groupe depuis un moment). Les activités politiques de certains, notamment au sein d'Emgann, doublé de la dédicace à l'ARB sur leur CD, suffit pour rendre le groupe suspect et ses membres coupables avant d'avoir été jugés. Jérôme Bouthier se retrouvera devant les tribunaux, ainsi que plusieurs autres militants, sous diverses chef d'accusation quant à sa participation à l'attentat de Quévert et d'autres. Jérôme aura de la chance (?!), il sera relâché vu qu'aucune preuve n'aura pu être trouvé contre lui. Ce ne sera, hélas, pas le cas d'autres militants qui, malgré, là aussi, l'absence totale de preuves passeront entre 4 et 5 ans derrière les barreaux... en préventive !

Les papas du punk breton en concert !

Kalashnikov, Frakture, Wart, P38 et Franz Kultur et les Kramès, cinq des groupes fondateurs de la scène punk en Bretagne (on en parlera prochainement), seront en concert le 19 novembre à Callac (dans le 22) au Bacardi.

Gimol Dru Band

Quoi de mieux pour commencer ce blog qu'un groupe chantant en Breton ? Mélangeant punk, hip-hop, metal et je ne sais quoi d'autre, Gimol Dru Band est un drôle d'objet sonique, bercé tout autant par les Bérus que NTM et la chanson trad bretonne. On ne tentera donc pas de les définir musicalement, mais plutôt au niveau de leur attitude qui peut se résumer en un mot : la fête. Pour l'instant, le groupe a sorti deux démos (la seconde étant en fait une version augmentée de la première, avec plus de morceaux dedans) et est apparu sur la compile Rock e Breizh éditée par Mass Prod (qui a largement contribué à l'idée de la création de ce blog).


N'hésitez pas à aller les voir lorsqu'ils passent près de chez vous, le show vaut le détour. En attendant, rendez leur visite sur leur page où vous pourrez écouter tout plein d'autres morceaux.

Degemer mat !

Bienvenue sur ce blog dédié à la scène punk-oi-hardcore bretonne. L'idée est de parler de groupes d'hier et d'aujourd'hui, de combos connus ou oubliés, de concerts... bref de tout ce qui fait (et a fait) la scène bretonne. Si vous avez des photos, morceaux ou souvenirs à partager, n'hésitez pas à me contacter : eflammimaro @ yahoo . fr (sans les espaces, evel just !).

Trugarez deoc'h !